Je ne sais pas dire non

Je ne sais pas dire non parce que pendant tout mon enfance, on m’a fait croire que dire non ou ne pas faire ce que les autres (ces « autres » étaient surtout des adultes) voulaient était MAL. ça faisait de moi une vilaine petite fille. Une petite fille qu’on n’aimerait plus si elle refusait de faire un bisou.
Entre temps on m’a aussi fait croire que faire plaisir aux autres étaient plus important que ce que je ressentais. Que si je refusais de faire ce que l’autre me demande, je devais avoir une raison balaaaaaise frew! Et comme j’ai le syndrome de la bonne petite fille, que je veux que les autres m’aiment … je vous laisse imaginer les dégâts sur l’étouffement de la personnalité.

Le syndrome de la bonne petite fille : Cé quoi? C’est un nom que moi, Docteur Dédé, j’ai choisi pour identifier ce comportement qui régie ma vie depuis mon enfance. Ce syndrome a été présent pendant longtemps. Il m’a fait étouffer mes rêves, mes envies, mes émotions : parce que je devais être conforme à ce que mon entourage voulait de moi. (Bullshit). A ce que la société attendait de moi en tant que petite fille, en tant que jeune fille puis en tant que femme. Ayant des blessures de rejet et de peur d’abandon depuis très jeune, puis d’humiliation … je me suis tue et conformée à ce qu’on attendait de moi jusqu’au jour oùùùùùùù … (tan tan taaaannnnn suspens!).

Bon alors, pour nous apprendre que clairement : on n’a pas le droit de dire non… On NOUS LE DIT! Depuis tout petit, dès qu’on disait « non » on avait droit à « Tu es une vilaine petit(e) fille/garçon, je ne t’aime plus ». (juste parce que je ne voulais pas faire de bisous à cette personne qui m’avait pincé l’avant-veille et volé mon chocolat. Non mais quel culot!)
Lorsque j’ai osé dire non … on m’a fait culpabiliser. « Tu n’es pas une bonne amie », « Tu n’es pas une bonne soeur » « franchement tu me déçois, je pensais que tu voudrais bien me rendre ce service. ça me fait de la peine ». « Tu n’es jamais là pour moi ». WOOOOOW CALMOS CARLITA !!

En ayant ce genre de phrase, l’enfant que j’étais a compris « qu’à partir d’aujourd’hui, si tu veux qu’on t’aime ça sera OUI et pas autrement. » C’est très dangereux parce que des enfants se retrouvent dans des situations de vulnérabilité à accepter des choses INACCEPTABLES !!!!! On crée des êtres supra-dociles. Il suffit que le matraquage sociale soit efficace et constant, couplé à une fragilité psychologique extrême … et la docilité va à un niveau +++.

Dans les stories de Lyvia Cairo … des dizaines de femmes témoignaient du fait qu’elles n’osaient pas dire non quand leur chéri exprimait l’envie d’avoir une relation sexuelle avec elles, parce qu’elles avaient peur de le blesser ou qu’elles se sentaient redevables. Elles n’osaient pas dire non, elles se sentaient obligée de dire oui … J’ai déjà entendu des hommes en parler aussi d’avoir cette pression de devoir assurer alors que clairement ils n’en avaient pas envie … Hmm.

Dans cette histoire de OUI/NON, on en revient aux conventions sociales. Et tous ces trucs qu’on nous incite très très très trèèèès fortement à accepter malgré nous, à coup de petites paroles culpabilisantes et de chantage émotionnel (Coooool non?).
Avant, même dans le milieu professionnel j’avais du mal, aujourd’hui ce n’est plus le cas. J’arrive bien plus facilement à dire non au travail comme à mon entourage. Un collègue me disait qu’il arrive très bien à le faire avec ses clients et ses collaborateurs mais c’est très compliqué avec son entourage. D’autres y arrivent dans tous les cas et vous savez ce qu’on dit d’eux? « Il est égoïste il ne pense vraiment qu’à lui! ». Mais en fait … qui a décidé que penser à soi en premier est mal ?

Une amie m’a récemment confié que lorsqu’elle a dit à sa famille qu’elle ne veut pas passer la Saint Sylvestre avec elle et qu’elle voulait une soirée cocooning seule chez elle, on lui a rétorqué « Les fêtes tu DOIS les passer en famille« . Elle avait deux options : Ecouter son envie profonde d’être seule et dire à sa maman « Non je ne viens pas, je reste seule, on se verra après les fêtes » OU se laisser envahir par la culpabilité, ne pas s’écouter ni écouter son besoin de passer cette soirée avec elle-même, y aller et ne pas passer la soirée dont elle avait rêvé pour elle.
A votre avis, elle a choisi quoi? Et vous, qu’auriez-vous fait à sa place ?

Dans le livre « Influence et manipulation » vous apprendrez « le devoir de réciprocité« . Dans le chapitre qui traite de ce sujet, Robert Cialdini nous explique le schéma psychologique. Déjàààààà, d’après lui c’est inscrit dans nos gênes! Quand on nous donne quelque chose, on ressent le devoir moral de rendre ce qu’on nous a donné. Parce que depuis des générations c’est comme ça que ça marche. Je ne sais pas ce qu’il en est, si c’est vrai ou pas, mais certaines études auraient montré que certains comportements seraient liés à la génétique …

Mais au delà de ça, je suis d’accord sur le fait que c’est surtout le schéma psychologique dû à la pression sociale qui influence notre décision. Prenons l’exemple d’un collègue super sympa, il nous emmène des chocolats (on aime le chocolat ici vous l’avez compris) et des boissons régulièrement. « Ah je t’ai laissé une boisson dans la salle de pause! ». Du coup, le cerveau se dit « Ah mais il a fait ça pour moi, je dois lui rendre aussi un service ». Donc quand il viendra vous demander de le déposer à l’opposé de là où vous habitez … vous vous se sentirez au premier abord obligé d’aller le déposer. Et si vous veniez à refuser de rendre la pareil au moment venu, vous seriez « une mauvaise personne » aux yeux de la société.
Attention je ne parle pas de ceux qui auraient accepté de le faire avec un plaisir sincère. Je parle du cas où la personne souhaite dire non pour X ou Y raisons, mais qu’il culpabilise tellement qu’il se sent obligé de le faire.

Pour certains d’entre nous, ce jugement, on le pose sur nous-même avant même que les autres le fassent. C’est ce que Miguel Ruiz appelle « La domestication » dans son (super) livre « les 4 accords toltèques. »
« Hmm j’ai dis non … j’espère qu’il ne va pas m’en vouloir ». « Je proclame que je suis son amie mais quand elle a besoin de moi je lui dis non ».
Miguel Ruiz nous explique qu’on nous élève selon le « rêve de la société ». On utilise le même schéma d’éducation sur les enfants que sur les animaux. Tu as réussi = Bravo + récompense, tu as échoué (ou n’a pas fait ce qu’on attendait de toi) = punition. Sauf qu’à un moment donné « la domestication » est terminée et on s’auto régule, mais on est tellement bien domestiqué qu’on se juge nous même…

Si vous me suivez sur Facebook et Instagram, vous avez sûrement dû voir mes papotages sur le sujet. J’avais demandé ce que les gens ressentent quand ils disent non. La majorité des réponses étaient « culpabilité », « peur de blesser », « peur de décevoir » …
Et quand c’est à eux qu’on dit non il y a beaucoup de déception, de peine, de colère, de frustration, incompréhension

Pourquoi Ô grand Dié est-ce si dur de dire NON ? Et de l’entendre

Personnellement c’est parce qu’on m’a toujours appris qu’être égoïste était mal ! Penser à son bien-être en premier … est mal … Que je dois souffrir en faisant des choses avec lesquels je ne suis pas d’accord, qui ne me mettent pas en joie, pour que les autres soient satisfaits dans leur égo mais que moi bah c’est pas important. NORMAL. Je dois satisfaire les autres en premier … (hmm ok ok).

De cette affaire a découlé une autre galère! Comme j’ai pas le droit de dire non, bah les gars VOUS N’ONT PLUS VOUS N’AVEZ PAS LE DROIT DE ME DIRE NON !!! (vous êtes des ouuufs ou quoi? vous avez cru que j’allais souffrir toute seule naaaaan nanan … xD). Demandez à mon mari à quel level de bouderie j’étais quand il avait le CULOOOOOOOT de me dire non. Je reproduisais tout simplement le cercle vicieux dans lequel on m’avait embarqué, ce qu’on m’avait enseigné. Puisque cela me paraissait normal … Bassi souffrons ensemble les gars !

Mais je vais vous dire un truc R.E.V.O.L.U.T.I.O.N.N.A.I.R.E. (Bwi j’ai bugué à un moment tout ça pour faire du style).
On a le droit de dire … NON (Popopopopow, OMAGAAAAD OMAGAAAD).
Appelez-moi Che Didi (je viens de regarder une vidéo dans laquelle on parle de Che Guevara du coup … tu comprends).
Dooooonk, jé disé kéééééé => J’ai appris à dire non avec Lyvia Cairo (oui encore elle … ). J’aime appeler ça le « Jeu du Non par défaut« . J’ai rajouté le mot « jeu » au lieu d’exercice parce que le fait d’en faire un jeu me motive un peu plus.

Tu veux manger une glace avec moi? Non
Tu veux un chien ? Non
Tu veux 1000 euros ? Non … Merde euh ouais ! (Genre ça devient tellement une habitude que … ça devient instinctif).

Et c’est seulement APRÈS avoir dit non, qu’on se demande « Hmm, pourquoi je devrais dire oui? »
Pourquoi faire ça ? Une fois j’ai dit « Ouaaais ça me tente bien d’aller faire un tour!!! »
Et ensuite … je n’avais plus envie, j’étais fatiguée ! Il a fallut que je me batte avec ma culpabilité en mode « mais je lui ai déjà dit oui, franchement ça ne se fait pas de dire non après! », « elle va sûrement m’en vouloir« . J’y suis finalement allée alors que j’en avais pas envie. Je suis rentrée chez moi avec des « j’aurai pas dû y aller. J’aurai dû écouter mon corps bla bla bla!! »
Et à chaque fois que j’ai dis OUI alors que je voulais dire NON ça ne s’est pas bien passé.
Alors rappelez-vous … C’est plus facile de dire NON, puis de dire oui par la suite !! ça évite de la frustration à tout le monde. ça permet de prendre le temps de réfléchir et de s’écouter.

Combien de fois je me suis retrouvée surchargée parce que je n’ai pas su dire non.
Les fois où je me suis retrouvée dans des situations pas du tooooooout confortables pour moi parce que mon instinct me disait de dire non … et j’ai dis OUI (par peur, par culpabilité etc.).

Les gars … lorsqu’on donne, on donne C’EST TOUT POINT!! Mais trop souvent on donne pour recevoir. Pendant très longtemps, j’ai été dans ce schéma. J’ai donné du temps, de l’énergie et envoyé des signaux d’amour en espérant recevoir de l’amour, de l’attention, un retour de service. Et puis un jour je me suis demandé « mais qu’est ce que je suis entrain de faire??? ». Je fais tout ça parce que j’en ai envie réellement ou juste pour plaire à cette personne ? je disais oui à (presque) tout. Lorsque je disais non j’inventais toujours une excuse qui se devait d’être valable aux yeux de la société, potentiellement acceptable !!!! Se suivait une montagne d’énergies négatives (la culpabilité était toujours au rdv). Tout ça parce que je me disais que si je dis non, cette personne m’aimerait moins. Si je dis non, elle serait fâchée contre moi et m’en voudrait. Que ça serait une trahison envers notre amitié de ne pas lui rendre ce service etc. BLA BLA BLA BLA.

Accordez-vous le droit de dire NON. En appliquant le NON PAR DEFAUT.
Une chose n’est vraie que lorsque VOUS DÉCIDEZ QU’ELLE EST VRAIE !!
Les mots de Zouki Mariata n’ont d’impact que si on les autorise à nous atteindre et de leur accorder de la valeur.

Lorsqu’on est en accord avec soi-même, les services rendus sont rendus avec amour. Avec joie. Les oui, parce qu’on en a envie sincèrement sont fait avec joie. Lorsqu’une personne nous demande quelque chose, on le fait parce que ça nous fait plaisir de le faire. Perso je déteste quand une personne fait un truc en me montrant son exaspération et qu’elle n’a pas envie de le faire. Et ça souffle et c’est agacé et ça fait n’importe quoi … Je préfère clairement qu’on me dise NON qu’on me fasse ça !

Et en parallèle il est important de savoir accepter lorsqu’on nous dit « NON ». De respecter lorsqu’une personne n’est pas disponible à cet instant pour nous. On ne peut pas tout avoir. Et ce n’est pas parce qu’on rend service, qu’on nous doit un service.

A partir du moment où vous aurez décidé qu‘être vous suffit (Merci Lyvia Cairo <3), que dire non est important pour votre bien-être mental, que votre bien-être mental est nettement plus important, que le chantage émotionnel ne vous atteindra plus et SURTOUT que vous avez le droit de dire NON, plus personne ne vous fera faire des choses que vous n’avez pas envie de faire.

Pour ne plus avoir ce genre de situation dans notre couple, j’ai exprimé à mon mari ce que cela provoquait comme émotions quand mon non n’était pas entendu et accepté et j’ai exprimé mon besoin clairement. « J’ai besoin que tu respecte ma décision, quand tu insistes je me sens coupable, je ne me sens pas bien. Au final je fais les choses alors que je n’en ai pas envie. » Initier cette discussion a débloqué la même chose de son côté et il m’a dit ressentir la même chose. A partir de là les choses ont été bien plus fluides.

Certaines personnes auront du mal à accepter ça, mais ça c’est LEUR responsabilité et C’est ok. Certains auront besoin de temps. D’autres s’en iront mais c’est toujours Okéééé !!!
Vous restez toujours une personne juste et aimante pour vous. Et c’est tout ce qui compte parce que ceux à qui vous direz oui parce que ça vous parle, parce que vous avez profondément envie de les aider … vous serez dans une relation d’amour envers vous-même et avec elles. Et honnêtement … c’est douuuuuuwwww comme sentiment !!!

Lorsque vous prendrez des décisions remplies d’amour pour VOUS, tout sera nettement plus facile et plus fluide.

Beaucoup de personnes pensent à leur bien-être en priorité. Pensez au votre et faites de vous une personne juste et aimante pour vous-même. Cela vous encouragera à comprendre aussi lorsque une personne prend une décision pour son bien-être et qui va à l’encontre de ce que vous espérez.
Parce que lorsqu’on décide de faire les choses par amour, d’aider notre proche, on le fait bien et avec amour et c’est bien plus important que toutes les fois où on était mal et qu’on s’est forcé à faire les choses.

Je vous rappelle que vous méritez le meilleur et le meilleur pour vous est de faire des choses qui vous mettent en joie. De faire des choses parce que vous en avez profondément envie. Par amour du geste pour l’autre et pour vous. Et non plus par culpabilité, par peur de rejet.

En étant vous et en respectant ce que vous ressentez, vous serez la meilleure version de vous même pour vous et votre entourage.

J’ai choisi cette photo parce que … bah elle me plaît :). C’est tout ❤

4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Eloïse dit :

    Super article !

    Moi le non à ma famille je sais pas faire je me sens redevable j’ai peur de blesser l’autre alors qu’au boulot c’est plus simple.

    Mais savoir dire non et respecter ces désirs c’est tellement important et ça crédibilise aussi la notion de consentement qui est si souvent bafouée donc maintenant première leçon que j’apprends et que j’apprendrai à mes enfants c’est tu dis bonjour (politesse) mais par contre si tu ne veux pas faire de bisous tu dis non et à moi de faire en sorte que l’adulte en face respecte ça !

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    1. moonflavor dit :

      Hello ! Merci d’avoir pris le temps de lire mes mots.
      Si tu choisis que c’est simple alors ça sera simple ;). Ta peur sera toujours là. Il s’agit de faire avec et choisir soit de la laisser te bloquer soit d’aller au delà. Comme je l’ai dis dans les anciens articles « c’est parce qu’on a peur qu’on doit encore plus le faire !
      Peut etre que la personne va te juger mais tu auras le mérite d’avoir dit ce que tu pensais et de t’être écoutée.
      A force de dire non et d’exprimer ce que ça fait ressentir, les personnes autour de nous finissent par accepter.
      Un ami m’a dit qu’on l’appelle « Monsieur Non » qu’il voit ça d’un côté négatif. Il suffit de changer ces phrases négatifs en quelque chose de positif « Monsieur mon bien etre est plus important » est plus agréable à entendre, fait office de rappel.

      Pour les enfants c’est très important parce qu’il est vrai qu’on introduit la notion de consentement. Nous sommes les modèles de nos enfants. On ne peut pas leur apprendre A et faire Z. Il faut être cohérent. Si on veut que nos enfants apprennent cela, il faut que nous leur montrions l’exemple à suivre :).

      Une amie m’a dit que la politesse est ne forme d’hypocrisie et c’est vrai. Je me dis souvent que ce que je ne veux pas faire je ne l’imposerai pas à mon fils. Pourquoi je devrai l’obliger à dire bonjour alors qu’il y a des gens à qui j’ai pas envie de dire bonjour donc je ne leur dis pas bonjour? … Mais bon ce n’est que mon point de vue. ^^
      Et oui c’est à nous de faire en sorte de que les adultes respectent ça.

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  2. Bi-echat dit :

    Très bon article. Il a fallu que je le lise pour me rendre compte que j’ai le syndrome de la bonne petite fille.

    Je ne peux même pas compter le nombre de fois où j’ai fais des choses alors que je n’en avais absolument pas envie juste pour faire plaisir aux autres ou par peur de décevoir. Combien de fois je suis finalement allé travailler mon jour de repos ou je suis resté travailler jusqu’à 18h alors que je devais finir à 14h juste parce que ma chef me l’a demandé gentiment pour me rendre compte au final que c’était pour faire partir sa pote plus tôt (eh oui à force d’être trop gentille on fini par devenir le dindon de la farce).

    Merci de m’avoir ouvert les yeux ma Dédé. Comme on dit souvent trop bonne trop c****. A partir de maintenant je vais apprend à dire non et vivre pour moi même.

    PS: Tu me manques 😘😘😘

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    1. moonflavor dit :

      Coucou ma Bibiche !! Toi aussi tu me manques <3.
      Je suis contente que mes mots aient pu t'ouvrir les yeux et te permettent de prendre les meilleurs décisions pour toi.
      Ne laisse pas le regard des gens altérer ce que tu veux et ce que tu vaux. courage ❤

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